Voilà, le venin est distillé goutte à goutte. Un point de départ suffit. Le réseau est bien organisé. Pas d’inquiétude, la planète est prête.Comme presque tout le monde, j’en suis inconsciente. Manipulation de masse! Je l’ignore et pour le moment présent, ce n’est pas ce qui compte. Insouciants, rieurs, actifs un soir, le lendemain au réveil, stupeur, notre vie sociale a pris fin.

Après une courte période d’incrédulité, le peuple de l’hémisphère Nord devient docile et obéissant. Comme le chien de Pavlov qui salive au seul son d’une cloche*, à 13 h précises, les Québécois s’installent pour écouter « le triumvirat des Chefs », ceux qui vont les sauver. Ils sont sympathiques, rassurants. Soupir de soulagement. « Ça va bien aller. » Je les crois sincères. Goutte à goutte, le venin s’est insinué au centre du circuit cérébral des cerveaux. La peur est là, bien présente.

Grâce à ma philosophie raélienne, je comprends cette peur sans la ressentir.

« Le bonheur est une décision. » Raël, Contact 341

De plus, j’ai confiance en mon système immunitaire. Tout va bien. Les paysages de l’Estrie sont toujours aussi beaux, les oiseaux chantent.

J’entends « laver les mains », j’entends « distanciation », j’entends des excuses sur certaines erreurs : nos vieux, nos aînés, nos sages. Tiens! Je fais partie de ce lot.

Quand la peur fait tout chavirer.

Une douleur lancinante, une douleur déchirante m’amène aux soins d’urgences. L’opération est immédiatement programmée pour 19 h.

Dans ma tête, je fais vibrer des sons de guérison.

Le « É » pour apaiser la douleur, le « O » vibratoire pour l’équilibre de l’eau du corps et le « I » lien vers l’infini.

« Ééééééé Oooooooo Iiiiiiiiiiiii » je suis calme**.

Si le calme m’habite, il n’en est pas de même pour les soignants. Je fais une infection, il est donc logique de faire un peu de fièvre. C’est sans compter sur ce venin venu de loin, bien installé dans chaque amygdale. Alors, sonne la cloche de la peur. On oublie le pourquoi de ma présence. On me change de maladie. On me « kidnappe ». J’entends un homme de sécurité crier « faites place, Covid, éloignez-vous, faites place ». C’est le début d’une descente vers la douleur à la limite de l’insupportable.

« Ééééé Ooooo Iiiiiii »

Tests et 12 heures de prolongation dans la souffrance. J’avoue qu’il y a peu de place pour méditer. Je m’entends hurler. Puis au petit matin, ils accourent comme une nuée d’oiseaux joyeux, course dans les corridors, la peur a disparu, plus de gardien criant devant moi. Ô bienfaits de la science, je suis anesthésiée. Merci.

Quand la peur se décuple.

De retour à la maison, cela ne va pas très bien. Info santé suggère à Monsieur de m’isoler et de se protéger. La peur pétrifie le regard de Monsieur. Rien ne va plus. Peur!

Cette peur refuse de pénétrer ma compréhension. La peur est dans ma maison, je la sens, la touche, elle n’est que virtuelle, elle n’émane pas de ma personne. Elle se fait, malgré tout danger. La colère commence à poindre. Laissez-moi être rebelle. Laissez-moi vous comprendre, mais surtout, laissez-moi Être.

En détresse respiratoire, retour à l’hôpital d’urgence où l’on se rend compte que la chirurgienne avait omis de me prescrire des antibiotiques. L’infection était revenue au galop. Simple et clair. C’est sans compter sur la Peur omniprésente, elle s’est enflée, a pris de la force. Sans me consulter, les robots sont de retour. Course « faites place, Covid, éloignez-vous, faites place ». Je ne comprends plus, suis totalement impuissante.

Nouveaux tests, 12 heures d’inconfort, de solitude et de douleur. Pourtant, je n’avais besoin que des antibiotiques qu’une erreur humaine avait oubliés.

« Ééééééé Oooooo Iiiiiiii »

Le lendemain, quand Mme la Chirurgienne toute émoustillée entre pour m’annoncer joyeusement « Bonne nouvelle vous êtes négative », je l’ai regardée incrédule : « Oh! Aucun intérêt! Maintenant, il arrive quoi avec mon réel problème? » Son sourire disparaît. Je lis la surprise totale sur son visage figé. Ensemble nous avons pris conscience de la différence de notre réalité. Sa perception sur la peur venait de changer.

« L’intelligence, c’est ce qui permet de faire les liens entre les choses, de trouver des rapports entre elles. » Raël, Le Maitreya, page 55

Il y a la pandémie de la Covid-19 et associés, il y a la pandémie de l’anxiété qui crée cette peur, cette cruelle ennemie.

 

Lyliane Jolly
Chroniqueuse du Mouvement Raélien
Mai 2020

 

* Le chien de Pavlov et la naissance de l’étude scientifique de la mémoire

** Méditation apprise lors d’un stage raélien, début des années 80