Moi, Mon corps, Mon choix. Point.

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Une femme meurt toutes les 9 minutes d’un avortement clandestin. Ont lieu dans le monde chaque année environ 25 millions d’avortements à risque. Le 28 septembre est la journée internationale du droit à l’avortement. Vous comprenez sa raison d’être?

Au Canada l’avortement a été décriminalisé en 1988. Pourtant, en 1981, je me suis fait avorter dans une clinique médicale sans rencontrer de difficulté ni de jugement. Cette interruption volontaire de grossesse ne m’a donné aucun sentiment de honte et encore moins de culpabilité.

À l’époque, je croyais naïvement que cet acte était offert librement à toutes les femmes, au moins, dans les pays dits développés.

Quarante ans plus tard, ce droit est fragilisé. Loin d’être universel, le droit à l’avortement varie selon les régions du monde. Si en février 2022 la Colombie a légalisé celui-ci, d’autres pays sont en recul.

Aux États-Unis, la Cour suprême a révoqué l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait le droit à l’avortement dans tout le pays. Désormais chaque État est libre d’autoriser ou non l’interruption de grossesse. Immédiatement 9 états l’ont interdit. Les Européens autorisent l’interruption, mais la Pologne en restreint fortement sa pratique et Malte l’interdit totalement.

En Afrique, le Bénin fait partie des rares pays à y légaliser l’acte médical.

Même la Chine appel à la réduction.

Dans notre pays, le Canada, l’avortement n’est pas aussi accessible qu’on pourrait le penser, notamment à cause des difficultés de financement et d’accessibilité aux cliniques, de même qu’en raison des différentes lois provinciales.

Toutes ces restrictions forcent des femmes à poursuivre une grossesse non désirée. C’est une violence infligée dans un silence et une indifférence totale.

Les raisons intimes de chacune de nous à recourir à l’avortement reste du milieu privé et n’ont pas à être divulguées ni dépendre du jugement d’autrui. Si je dois me faire extraire une dent, je n’explique pas à mon dentiste et encore moins à une cour de justice pourquoi je souhaite cette extraction. Pourquoi une femme doit-elle dans ce cas justifier son refus de donner la vie?

Il y a quelques semaines, un tribunal américain de Floride a tranché :

« Une adolescente est considérée “pas assez mature” pour avorter. »

Dans quel monde une personne de 16 ans est trop immature pour se faire avorter, mais assez mature pour porter et élever seule un enfant?

Les personnes qui ont décidé arbitrairement de l’avenir de cette jeune femme et d’un développement de cellules présentement sans conscience, vont-elles former « un village » pour les aider à se développer dans l’harmonie et l’amour? Seront-elles là pour la soutenir? 

Bien sûr que non, elles s’en lavent les mains, car là n’est point leur débat. Pourtant, « élever » un enfant, c’est-à-dire l’amener à se développer au plein potentiel de ses possibilités, est une tâche difficile.

« Si j’aide les femmes à avoir des enfants au moment de leur vie où elles peuvent donner de l’amour et de l’affection, ils ne deviendront pas des violeurs ou des assassins. Et ils ne construiront pas des camps de concentration. » — Henry Morgentaler*, en entretien au Globe and Mail, en2003

Il y a déjà trop d’humains sur terre. Cette croissance démographique rapide, provoquée par un taux de fécondité élevé et durable, est associée à des taux de pauvreté plus élevés, de faibles taux d’éducation primaire et des taux de mortalité infantile et maternelle qui restent élevés.

Comme il est dit dans le Message : « Nous ne devrions avoir qu’un enfant par personne, alors l’humanité commencerait à être de moins en moins peuplée et la science permettrait de produire plus d’électricité, de l’énergie propre, des énergies renouvelables, sans centrales nucléaires. » – Raël, Contact 375

« C’est important de mettre un enfant au monde, c’est une responsabilité considérable de songer à son éducation, car cela déterminera ce qu’il va devenir. Nous en ferons une rose ou un revolver. »
– Raël, Apocalypse 138

Choisir de concevoir doit donc être fait en toute conscience afin d’être en mesure d’offrir tout notre amour à cet enfant et l’éduquer dans les meilleures conditions d’harmonie possibles. Pour ce faire, nous devons, nous les femmes, pouvoir disposer librement de notre corps; c’est la nécessité première pour devenir maîtresse de notre vie.

Pour le bien de l’humanité, l’avortement devient un droit fondamental et la femme la seule personne placée à déterminer ce choix.

Moi, Mon corps, Mon choix. Point.

Lyliane Jolly
Chroniqueuse pour l’Église Raélienne


*Docteur Henry Morgentaler
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**Simone Veil
L’histoire montre que le droit à l’avortement est fragile