L’émerveillement, conscience du moment présent!

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1958 : Aucun bruit ne perturbe les plaines dorées de la Vendée.* L’air du matin est cristallin. C’est le printemps.
Une petite fille en robe jaune brodée de fleurs bleues se tient au milieu d’une prairie.
Un peu étonnée de se retrouver là, elle regarde la maison, l’immensité du ciel bleu. Elle se penche pour sentir une pâquerette toute rose.
Coucou
Oups!
Personne.
Elle est bien seule.
Coucou
Coucou
Coucou

Elle éclate de rire, c’est un coucou* qui lui dit bonjour.
Ils ne font qu’un et chantent coucou ensemble. Pur moment d’extase.
62 ans plus tard, je me souviens encore de cette magnifique prise de conscience de la vie, de ce moment d’émerveillement.

Dans son livre « Cultiver l’émerveillement », l’auteur Catherine L’Ecuyer* prône le retour à la lenteur et à l’émerveillement, qui est un besoin fondamental et inné chez l’enfant.
Et comment cultive-t-on l’émerveillement?
« En respectant les rythmes et les étapes de l’enfance, la soif de beauté, de découverte, de silence, de mystère, de nature. »
Quel enfant ne s’est pas « perdu » de longs moments à regarder se mouvoir un escargot, à s’imprégner des couleurs d’un arc-en-ciel! La nature est propice à l’émerveillement.
En milieu urbain, il y a également lieu à l’émerveillement. Un clown faisant sortir un lapin d’un chapeau, un chat, une fontaine, les lumières d’un sapin de Noël.
« L’esprit d’un enfant est réceptif à l’imaginaire et au merveilleux. Le monde des enfants est plein d’éblouissements. Leur aptitude à la surprise, leur disponibilité à l’inattendu sont intactes. »*

Il est important de ne pas confondre « magie organisée » et émerveillement. Faire croire à un père Noël est un sentiment fort loin d’un tel moment.
Père Dino Bottino, prêtre de l’Église catholique en Italie, a fait scandale en expliquant à des enfants que le Père Noël n’existait pas. Raël va plus loin : « L’enseignement d’histoires inventées aux enfants, comme celle du Père Noël, sert uniquement à les induire en erreur. Ça leur donne une mauvaise éducation en montrant que leurs propres parents, qui devraient être fiables et honnêtes, sont des menteurs »

À l’opposé des croyances inculquées, on cultive l’émerveillement en respectant les rythmes et les étapes de l’enfance. À l’adolescence, nous perdons cette facilité. En quête de sensations fortes, nous avons tendance à banaliser tout : la beauté de la neige qui tombe, un paysage pourtant grandiose, en allant jusqu’à tenir pour acquis ceux que l’on aime. Puis, nous avons tendance à projeter nos tourments d’adultes sur nos enfants. Nous leur apprenons la peur et, pour leur sécurité, nous les retenons d’explorer.

Ne devrions-nous pas maintenir en alerte l’émerveillement des enfants, en les nourrissant du nôtre. Autrement dit, utiliser pleinement l’enfant en nous pour imaginer, rêver et apprécier les beautés qui nous entourent. Pour un adulte attentif à un enfant, ce qui émerveille le plus, c’est l’émerveillement sans retenue de ce dernier. L’émerveillement des enfants émerveille ceux qui les contemplent. « La contemplation n’est pas seulement auditive ou visuelle, la vraie contemplation se fait avec tous les sens en même temps ou séparément. Apprendre à contempler le visage des êtres autour de vous, les images, la nature, c’est être en harmonie avec tout ce qui nous entoure. La contemplation est complémentaire à l’observation juste. » – Raël, Le Maitreya, p.48

Lyliane Jolly
Chroniqueuse pour le Mouvement Raélien 


* Vendée, région de France.
* Coucou : Oiseau migrateur d’Afrique dont le chant est un coucou triomphant.
* « Cultiver l’émerveillement » de Catherine L’Ecuyer, Éditions Québec Amérique.